Recevez les articles de Dico-du-Vin.com

Pas de SPAM, pas de revente d’adresses !

Alsace (les vins d’Alsace)

Le vignoble Alsacien est à la croisée des influences germaniques et romanes avec le Rhin comme fleuve frontière. A l’instar du Rhône, de la Loire ou du Danube, le Rhin est un grand fleuve à vins. Sur ses rives, depuis le lac de Constance, à la frontière entre l’Allemagne, la Suisse et l’Autriche, jusqu’à Bonn, le vignoble se déroule sur les deux rives sans interruption notable. La partie française de cet immense vignoble du Rhin constitue le vignoble d’Alsace, qui court sur une bande de 15 km de large et 100 km de long depuis Strasbourg, au nord, jusqu’à Thann, près de Mulhouse, au sud. Cette ligne de terrasses, les collines sous-vosgiennes, au pied du massif des Vosges et en contre-haut de la plaine d’Alsace, est à la fois protégée des influences océaniques et bien ensoleillée, situation beaucoup plus favorable que celle du vignoble allemand qui lui fait face sur l’autre rive.

Alsace carte des Grands Crus
Alsace carte des Grands Crus

4200 viticulteurs

Aux cinq C de l’Alsace traditionnelle : Colombage, Coiffe, Cigogne, Choucroute et Cathédrale (de Strasbourg), pourrait sans doute s’ajouter un sixième pour Cépages, ces 7 cépages qui donnent tout leur éclat aux vins d’Alsace. Et hommage aux quelque 4200 viticulteurs qui travaillent son sol car ici, chaque village possède cinq à six sols différents. Leurs noms s’égrènent le long des routes des vins, suivant l’une des plus formidables failles géologiques qu’ait connues l’Europe, aussi bouleversée dit-on que l’histoire des Alsaciens !

Une formidable faille géologique

Il faut savoir en effet que  le vignoble alsacien est planté sur une des plus formidables failles géologiques qu’ait connue l’Europe. Il y a 50 millions d’années, l’ancien massif Vosges-Forêt Noire se fracture, donnant naissance aux deux chaînes de montagnes et à un fossé d’effondrement : la plaine du Rhin. Les changements de climat et l’érosion ont ensuite modelé le paysage pour lui donner le visage que nous connaissons et sa multitude de terroirs qui fait la richesse de son vignoble. La géologie alsacienne présente ainsi une véritable mosaïque où l’on trouve du granit, du calcaire, en passant par l’argile, le schiste, le grès… Le vignoble occupe une superficie d’environ 15 500 ha couvrant exactement la zone de rupture. La plupart des communes viticoles sont établies sur quatre ou cinq formations différentes. On verra qu’il existe cinquante et une aires délimitées (des lieux-dits) de l’appellation Alsace Grand Cru.

A chaque parcelle, son ou ses cépages

Dans une zone aussi âprement disputée que la riche vallée du Rhin, l’histoire du vignoble alsacien ne peut être que chaotique. Nulle part ailleurs en effet on trouve une telle diversité de sols viticoles : terrains argileux, calcaires, marneux ou granitiques, s’entremêlent. Ainsi, tout l’art des viticulteurs fut ici d’adapter à la richesse de leurs sols, les meilleurs cépages : le chasselas ou sylvaner, bon vivant, le riesling vif et mordant, le pinot noir bien coloré, ferme et concentré ou le pinot blanc marqué par sa fraîcheur et son caractère, sans oublier le pinot gris bien structuré, très fruité, et lorsque arrive enfin le gewurztraminer, les mots ne sont plus assez forts : (…) Son côté exotique, épicé, floral où nous retrouvons notre passé – car n’oubliez pas que le Saint-Empire romain germanique, auquel nous appartenions, allait du Rhin à Istanbul. Dans le gewurz, nous redécouvrons l’Orient et les souks déclarait, il y a quelques années, le président du Groupement des producteurs-négociants du vignoble alsacien.

Alsace Grand Cru Winzenberg
Alsace Grand Cru Winzenberg à 11 km au nord de Sélestat. Une superficie de 19 ha plantés sur un sol composé d’arène granitique, de riesling, gewurztraminer et pinot gris. Les parcelles de vigne sont à flanc de coteau, entre 240 et 320 m d’altitude entre les villages de Blienschwiller et Nothalten

L’histoire de l’Alsace aussi chamboulée que sa géologie

On ignore si la tradition viticole y est antérieure à la conquête romaine ou si ce sont précisément les Romains qui y introduisirent la vigne, mais il est certain que, dès la fin de l’Empire et au haut Moyen Âge, la viticulture y était en plein essor. Pendant l’époque carolingienne, le commerce du vin avec les marchands frisons devient intense : le vin d’Alsace est bu et apprécié en Angleterre et dans toute l’Europe du Nord. Cependant, la guerre de Trente ans (1618-1648) donne un coup d’arrêt à cette expansion : le vignoble est ravagé, la famine règne, et les paysans préfèrent planter du blé. La vigne reviendra au XVIIIe siècle, mais, plantée en plaine. Elle produira des vins médiocres et abondants.

La situation s’aggrave avec l’annexion par l’Allemagne, après la guerre de 1870 : aux méfaits du phylloxéra s’ajoutent ceux de la législation allemande qui autorise sans sourciller le mouillage et le sucrage. Ce n’est qu’après le retour de l’Alsace à la France que les viticulteurs vont relancer une production de qualité, pour faire face à la concurrence des autres régions viticoles françaises et replanter sur les terrasses, les cépages régionaux en vigueur au XVIe siècle.

L’Alsace, le royaume des vins blancs

Traditionnellement, le vignoble alsacien est à la fois le royaume des vins blancs et le seul vignoble de France à ne produire pour sa grande majorité, que des vins de cépage. Une règle qui, comme il se doit, présente tout de même quelques exceptions : d’une part, le cépage pinot noir est vinifié en rouge ou en rosé ; d’autre part, deux vins ne sont pas des vins de cépage : l’edelzwicker, vin d’assemblage, et le crémant d’Alsace, vin mousseux de méthode traditionnelle. Autre exception, les vins issus de vignes complantées (voir plus bas). Autre singularité, il n’existe que trois appellations d’origine contrôlée pour l’ensemble du vignoble :

  • Alsace, suivi du nom (ou pas) du cépage,
  • Alsace Grand Cru qui distingue des vins de très grande qualité produits sur des terroirs sélectionnés,
  • Crémant d’Alsace.

Faut-il ajouter la production très surveillée et très exigeante des vins d’Alsace Vendanges Tardives et  Sélection de Grains Nobles à partir de vendanges surmûries ? Ils constituent aujourd’hui des appellations officielles dont bénéficient quatre cépages « nobles », le gewurztraminer, le pinot gris, le riesling et moins fréquemment le muscat.

Les vins d’Alsace proviennent de 7 cépages : sylvaner, pinot blanc, riesling, muscat, pinot gris, gewurztraminer et pinot noir.
Les vins d’Alsace proviennent de 7 cépages : sylvaner, pinot blanc, riesling, muscat, pinot gris, gewurztraminer et pinot noir.

La complantation, une tradition dans le vignoble alsacien

Mais attention ! L’Alsace n’a pas toujours fondé sa classification sur les cépages. Leur mention était facultative (voir l’ordonnance de 1945). On trouvait alors beaucoup de parcelles en coteaux complantées (plusieurs cépages mélangés sur une même parcelle), une tradition dans le vignoble alsacien. C’est en fait la législation sur les Grands Crus  qui à partir de 1975 fut à l’origine de l’obligation de mentionner sur l’étiquette, le cépage (riesling, gewurztraminer, pinot gris…).

Riquewihr au pied du Schoenenbourg Grand Cru.
Riquewihr au pied du Schoenenbourg Grand Cru.Les Schoenenbourgs comptent parmi les très grands vins de terroirs Alsaciens. Ils rassemblent 53,40 ha situés entre 270 m et 375 m d’altitude sur un coteau aux pentes assez raides exposées au sud-sud-est. Le riesling domine. Sur sa parcelle, le domaine Marcel Deiss  a complanté tous les cépages alsaciens.
Alsace Grand cru Schoenenbourg 2007. Domaine Marcel Deiss.
Alsace Grand cru Schoenenbourg 2007. Domaine Marcel Deiss.

La mention du cépage, facultative depuis 2005

Il fallut attendre quelques vignerons pionniers comme Jean-Michel Deiss qui, sur les pentes de l’Altenberg de Bergheim près de Ribeauvillé, sur un sol argilo-calcaire pauvre, rouge (ferrugineux) et riche en roches calcaires, décida d’y complanter tous les cépages traditionnels alsaciens…jusqu’au chasselas rose. Mais cette pratique était interdite. Il enfreignait la législation des Grands crus d’Alsace. C’est l’Europe qui lui donna raison. En 2005, la législation était réformée. La mention du cépage est maintenant totalement facultative en AOC Alsace et AOC Alsace Grands Crus.

L’expression pure du terroir

Cette nouvelle philosophie qui met en avant le terroir et non plus seulement le cépage grâce à la complantation notamment (même si cette technique est aujourd’hui qualifiée d’extrémiste par beaucoup) permettra à l’Alsace de mieux faire front  face à ses concurrents. Et ils sont nombreux  !

La guerre des rieslings

Ainsi, le riesling ! Ce cépage est à la mode. Il est de plus en plus prisé en Amérique du nord au point qu’on le soupçonne de vouloir détrôner le chardonnay. Le riesling alsacien est aujourd’hui confronté non seulement aux rieslings allemands mais surtout à ceux à bas coût venus de Californie et d’Australie. Face à lui,  la concurrence d’une nouvelle terre, d’un nouveau royaume, la Nouvelle-Zélande où il s’affirme d’année en année comme l’un des plus grands rieslings du monde. L’Alsace est maintenant dans l’obligation pour se différencier de mettre en valeur comme le préconise une étude, la région et le terroir, vraie garantie de la qualité et de l’origine de ses vins. Peut-on encore se rassurer ? Au Grand Concours Riesling du Monde 2015, sur les 35 médailles d’or, 19 sont allées à l’Alsace même si le Grand Prix du jury était attribué à un riesling du Rheingau (Allemagne), du domaine Domdechant Werner’sches Weingut à Hochheim-sur-le Main, à 220 km de là.

Une nouvelle hiérarchisation du terroir alsacien ?

Y aura-t-il bientôt une hiérarchisation* des terroirs alsaciens ? L’association des viticulteurs d’Alsace (AVA) travaille sur cette idée avec notamment la création d’une nouvelle appellation Premier Cru entre les appellations  Alsace, à coté des 51 Alsace Grands Crus. L’ambition est d’après l’AVA de valoriser les terroirs sur lesquels les vignerons se sont investis pour créer de la qualité. Cette nouvelle appellation ne concernerait que les lieux-dits réputés. Il faut aussi savoir que se déclarent chaque année en moyenne entre 100 et 200 lieux-dits prétendant à la mention Premier Cru ce qui devrait représenter 10 % de la production des vins d’Alsace.

Les premiers crus (avec la mention du lieu-dit sur l’étiquette), auraient un rendement limité à 57 hl/ha. Quant au terme de cru au rendement limité à 72 hl/ha, il recouvrerait les appellations communales. Pour rappel,  l’appellation Alsace avec un rendement limité à 80 hl/ha, va rester le premier niveau de la hiérarchie des vins d’Alsace.

*Le principe de cette nouvelle classification défendue entre autres par Jean-Michel Deiss et Olivier Humbrecht (domaine Zind-Humbrecht) a été acté en 2014.

L’Alsace se convertit au bio

Jean-Pierre Frick (à droite)
Jean-Pierre Frick (à droite) fut l’un des premiers à faire des essais en biodynamie (demeter) dès 1981. A ses cotés, sa femme Chantal et son fils Thomas (Domaine Pierre Frick à Pfaffenheim)

Les viticulteurs alsaciens ne s’y sont pas trompés, 14,5 % d’entre eux se sont convertis ou sont en cours de conversion au bio à la suite de pionniers comme Eugène Meyer qui intoxiqué en 1969 aux insecticides et guéri grâce à l’homéopathie, se tourna définitivement vers l’agriculture biologique et la biodynamie*. Le domaine Eugène Meyer, viticulteurs de père en fils depuis 1620, se situe à Bergholtz, près de Guebwiller, dans le sud de l’Alsace sur une superficie de 13 ha. Autre pionnier, Pierre Frick dont le domaine de 12 ha à Pfaffenheim, près de Colmar est converti à la culture biologique depuis 1970. Il est géré aujourd’hui par Jean-Pierre Frick, sa femme  et leur fils Thomas. Depuis 1999, les cuvées sont vinifiées sans sulfites ajoutés. Beaucoup ont suivi comme le Domaine Marcel Deiss  à Bergheim, à 3 km de Ribeauvillé ; le domaine Zind-Humbrecht au cœur du vignoble du Herrenweg de Turckheim, 40 ha exploités en biodynamie depuis 1997, etc., etc.

* Biodynamie certifiée par les organismes Demeter et Biodyvin

Olivier Humbrecht, chef de file de la biodynamie en Alsace

Le domaine Zind-Humbrecht, un domaine familial fondé en 1959 et  installé à Turckheim s’étend sur une quarantaine d’hectares. Il est travaillé aujourd’hui en culture biodynamique. C’est l’un des trois très grands domaines d’Alsace qui offre des vins blancs parmi les plus réputés de la planète. Il est dirigé par Olivier Humbrecht, président depuis 2011 de la section Grand Cru de l’AVA (Association des Viticulteurs d’Alsace). Olivier Humbrecht est, faut-il le souligner, devenu le chef de file incontesté de la biodynamie (tout le domaine est certifié ÉCOCERT depuis 2001). Il fut le premier français diplômé du prestigieux Master of Wine. En 2006, c’est le magazine américain Wine Spectator qui le couronnait meilleur vigneron de l’année. Il est sans conteste l’un des plus grands vinificateurs de sa génération.

Olivier Humbrecht
Olivier Humbrecht, chef de file de la biodynamie en Alsace (Photo © Domaine Zind-Humbrecht)

L’Alsace, c’est aujourd’hui 2230 ha cultivés en bio par 280 viticulteurs

Sans doute est-ce la proximité avec la Suisse et l’Allemagne, plus enclin aux pratiques écologiques qui a poussé l’Alsace à franchir le pas du bio. Cette démarche s’est faite grâce notamment à des formations proposées par les organismes locaux (CFPPA de Rouffach) ; au travail réalisé par l’agence de l’eau pour améliorer la qualité de l’eau dans le piémont vosgien (domaines essentiellement viticoles) qui privilégie le bio et la réduction de traitements autorisés en viticulture conventionnelle. L’OPABA (Observatoire de la production biologique en Alsace) créé en 1980 a d’ailleurs rédigé, avec des vignerons alsaciens cultivant en bio, une charte de vinification à usage volontaire : Vinabio, une charte qui établit des critères bien plus strictes que le label européen en recommandant notamment des levures indigènes, des vendanges manuelles, la limitation des sulfites…

Le quatrième vignoble bio de France

L’Alsace compte 281 viticulteurs bio (6,2 % de l’ensemble),  un chiffre en constante augmentation depuis plus de 10 ans. Ils travaillent 2230 ha soit 14,2 % du vignoble alsacien. Mais l’Alsace n’est encore que le quatrième vignoble bio en France, loin derrière le Languedoc-Roussillon et la Provence-Côte-d’Azur. Avec près de 10 % de la surface certifiée biologique soit 21 000 ha (certifié ou en conversion), le Languedoc-Roussillon s’impose comme région leader de la production de vin bio. Elle regroupe à elle seule, le tiers du vignoble bio français. La région PACA est la seconde avec 15 000 ha, suivie par le  bordelais qui en compte 9700 ha.

 Encépagement et production, les chiffres

La production globale des vins d’Alsace s’élève en moyenne à 1,15 million d’hectolitres (150 millions de bouteilles) par an pour une superficie plantée de 15 500 ha soit 19 % de la production française de vins blancs d’AOC hors effervescents. Tous les vins sont obligatoirement embouteillés sur le lieu de production. L’AOC Alsace représente environ 80 % des vins, 4 % pour l’AOC Grand Cru et 17 % pour l’AOC Crémant.

Le pinot blanc est le nouveau leader de l’encépagement alsacien avec 23,6 % des surfaces (il est surtout utilisé pour le Crémant) devant le riesling (21 %) ; suivent le gewurztraminer (15,7 %), le pinot gris (14,3 %), le sylvaner (10 %) le pinot noir (9,6 %) et le muscat (2 %).

L’Alsace compte :

  • 4 200 viticulteurs dont 1 840 disposent de plus de 2 ha et exploitent 90 % de la surface totale du vignoble.
  • 860 opérateurs vendent leurs vins en bouteilles dont 210 commercialisent près de 90 % des volumes.
  • vignerons indépendants : 20 % des ventes de vins d’Alsace
  • coopératives vinicoles : 37 % des ventes de vins d’Alsace
  • producteurs-négociants : 43 % des ventes de vins d’Alsace

L’Alsace face au changement climatique

Aujourd’hui l’Alsace a dépassé son seuil moyen de température idéale (13,7°). Comment vont réagir les cépages « froids » de son vignoble (riesling, pinot gris, gewurztraminer) face au réchauffement climatique ? Avec une augmentation moyenne de la température de 0,06°C/an, Colmar présentera en 2030 le même profil de température que Lyon actuellement et en 2060 celui de Montpellier. Sans doute, ses cépages vont perdre de leur typicité et leur profil aromatique. L’Alsace pourrait se mettre alors au rouge avec notamment le cabernet sauvignon, cépage qui lui serait favorable car il débourre assez tard évitant ainsi les gelées tardives. Ou bien faudra t-il planter plus haut pour retrouver la fraîcheur des montagnes ? Mais certaines techniques peuvent ralentir cette inéluctable évolution : limiter la densité de plantation, acidifier les moûts, refroidir les chais et essayer à tout prix de conserver l’équilibre sucre/acidité. Le grand défi de ces prochaines années.

Trois appellations seulement

 

I/L’appellation Alsace, 71,5 % de la production totale

AOC Alsace Riesling Lieu-dit Altenbourg 2010
AOC Alsace Riesling Lieu-dit Altenbourg 2010 du domaine Sparr

Cette appellation (71,5 % de la production totale soit 704 500 hl) est complétée par l’indication facultative d’un nom de cépage.

  • Alsace gewurztraminer
  • Alsace pinot blanc
  • Alsace pinot noir
  • Alsace riesling
  • Alsace muscat
  • Alsace pinot gris
  • Alsace sylvaner
  • Alsace klevener de Heiligenstein
  • Alsace edelzwicker (assemblage de plusieurs cépages blancs).

II/Alsace Grand Cru, 3,9 % de la production totale

L’appellation Alsace Grand Cru (3,9 % de la production totale soit 38 000 hl)  est complétée obligatoirement par la mention du lieu-dit (des terroirs délimités selon des critères géologiques et climatiques stricts) et du millésime. Elle comporte aussi généralement la mention du cépage. Elle est réservée à 51 vignobles d’alsace et seuls les cépages nobles (Riesling, Gewurztraminer, Muscat et Pinot gris) sont autorisés.  Toutefois, le décret du 21 mars 2005 autorise l’utilisation du cépage Sylvaner et les vins d’assemblage issus de vignes complantées dans certains Grands Crus.

L’appellation est soumise à des conditions de production particulières, à un rendement des vignes à l’hectare strict et à une teneur en sucre précise (un degré minimum naturel d’alcool).  La superficie de ces vignobles d’exception varie entre 3 et 80 hectares, sur des sols d’une forte typicité. La géologie, l’exposition et la pente contribuent à leur inimitable personnalité. Les Grands Crus d’Alsace représentent une production annuelle moyenne de près de 45 000 hl, soit 4 % seulement de l’ensemble des vins d’Alsace.

III/Crémant d’Alsace, 24,6 % de la production totale

Cette appellation (24,6 % de la production totale soit 240 250 hl) avec 32 millions de bouteilles produites recoupe un vin effervescent conçu selon la méthode traditionnelle.

Vendanges Tardives et Sélection de Grains Nobles, 2 mentions particulières à l’Alsace

Deux mentions viennent compléter les appellations Alsace et Alsace Grand Cru lors des années exceptionnelles et selon des critères rigoureux (vins moelleux et liquoreux):

  • Vendanges Tardives. Cette mention peut être utilisée pour les vins d’Alsace issus des 4 cépages nobles (Riesling, Muscat, Tokay Pinot Gris et Gewurztraminer) récoltés en surmaturité (haute teneur en sucre) lors d’années exceptionnelles.
  • Sélection de Grains Nobles. Cette mention peut être utilisée pour les vins d’Alsace issus des 4 cépages nobles (Riesling, Muscat, Tokay Pinot Gris et Gewurztraminer). Les raisins utilisés doivent avoir été plusieurs fois triés et doivent être atteints par la pourriture noble, le Botrytis cinerea.

La route des vins

La route des vins d’Alsace a contribué sans conteste  à la célébrité des vins d’Alsace. Connue dans le monde entier, elle traverse sur plus de 170 km, tout le vignoble au pied des Vosges. Partout, vignes impeccables, villages ceinturés de vieux remparts, maisons à colombages, églises romanes ou gothiques,  winstubs et caves accueillantes. Pourtant, il faut savoir quitter les sentiers battus pour se perdre de la porte de Thann (au sud) à celle de Marlenheim (au nord) au long de tant de sentiers viticoles. Il en existe une cinquantaine qui serpentent au cœur des vignes. C’est la meilleure manière de rencontrer les vignerons, de déguster leurs vins au rythme lent d’un promeneur à pied. Il n’y a  que l’embarras du choix de Barr à Zellenberg. Il faut compter d’une à deux heures pour serpenter au cœur des vignes et des cités pittoresques, pour goûter à l’Alsace des couleurs et des saveurs.

Sur la route des vins d'Alsace, le village d'Hunawihr
Sur la route des vins d’Alsace, le village d’Hunawihr entre Riquewihr et Ribeauvillé (Photo jenny/vinsalsaces.com)

La bouteille alsacienne

Cette bouteille très typique est dite «  flûte d’Alsace » avec son long col caractéristique. Une bouteille exclusive protégée par la loi ! Elle est obligatoire pour les vins de l’AOC Alsace et de l’AOC Alsace Grand Cru.

Les confréries alsaciennes et le Sigille

La toute première et la plus ancienne est la Confrérie Saint-Étienne qui organise ses cinq grands chapitres solennels par an et délivre un label de qualité, le Sigille de la Confrérie Saint-Étienne*. Sa célèbre oenothèque rassemble 60 000 bouteilles de vins d’Alsace dont les plus anciennes datent de 1834.

* Depuis 1957, chaque année, la Confrérie Saint-Étienne délivre ce label de qualité récompensant pour leur qualité et surtout leur typicité les meilleurs vins (Vins Sigillés) de tous les producteurs alsaciens.

Alsace vins sigillés par la confrérie Saint-Etienne categorie-medaillen-und-auszeichnungen
Vins sigillés par la confrérie Saint-Etienne

Autres confréries :

  • les Rieslinger de Scherwiller,
  • la Confrérie du Haut-Koenigsbourg
  • la Confrérie des Quatre Bans,
  • les Hospitaliers d’Andlau,
  • les Bienheureux du Frankstein,
  • la Confrérie de Saint Urbain,
  • les Amis du Kaefferkopf,
  • l’Ordre œnophile de Marlenheim,
  • la Confrérie de la Corne d’Ottrott.

    L'altenberg de Bergheim Grand Cru
    L’altenberg de Bergheim Grand Cru possède un sol marno-calcaro-gréseux. C’est un terroir exposé au sud entre 220 et 330 m et protégé par le massif du Taennchel. Il compte 35,06 ha.

François

  • 1990 – Les grands vins du monde, préfacé par Gérard Depardieu. 
  • 1992 – Grands et petits vins de France, préfacé par Jean Carmet.
  • 1996 – Le guide des grands et petits vins de France, préfacé par Alain Favereau.
  • 2000 – The Flammarion Guide to World Wines
  • 2013 – Les vignobles mythiques, aux éditions Belin préfacé par Pierre Lurton (Cheval Blanc et Yquem).
  • 2014 – Prix Amunategui-Curnonsky décerné par l’APCIG (association professionnelle des chroniqueurs de la gastronomie et du vin).
  • 2016 – Cépages & Vins aux éditions Dunod.
  • 2020 – Cépages & Vins, nouvelle édition, éditions Dunod.

Table des matières

Voir aussi

Nos derniers articles

Voir aussi

Autres articles qui pourraient vous intéresser