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Calon-Ségur (château Calon-Ségur) appellation Saint-Estèphe (Médoc, Bordeaux) Troisième Cru

Calon-Ségur (château Calon-Ségur) appellation Saint-Estèphe, Troisième Cru (Médoc, Bordeaux) vin rouge : ce célèbre château, troisième cru obtenu lors du mythique classement de 1855 eut la particularité rare dans le Médoc d’appartenir depuis (presque) cette date et jusqu’en 2012 à la même lignée, les Capbern-Gasqueton.

Un cœur rouge

Qui ne le reconnaîtrait pas ? Il arbore sur son étiquette un cœur rouge * identique à celui situé au-dessus de la porte du vieux chai du XVIIIe siècle, transposition d’une manière stylisée de la phrase du Marquis Nicolas Alexandre de Ségur : Je fais du vin à Lafite et à Latour, mais mon coeur est à Calon ! Quant au château, il doit son nom de Calon à calone, petite embarcation utilisée au moyen âge pour le transport du bois d’une rive à l’autre de la Gironde. D’ailleurs, la commune de Saint-Estèphe ne s’est-elle pas longtemps appelée Saint-Esthèphe de Calon ?

*Il fait, dit-on, un malheur pour la Saint-Valentin, notamment au Japon.

Un vignoble ceinturé de murs, tel qu’il l’était en 1855

Le domaine dans son entier couvre 94 ha de vignes*. Il se situe en bordure de l’estuaire de la Gironde, à l’extrême nord de la commune de Saint-Estèphe ce qui en fait le plus septentrional des crus classés du Médoc. Il a pour voisin Montrose (Bouygues) et Meyney (Grands crus Crédit agricole). Le sol vallonné y est constitué de graves sableuses sur couche d’argile et de roche calcaire. Mais seul, 46 ha d’un seul tenant, autour du château et à la sortie du bourg de Saint-Estèphe servent à la confection du grand vin. Ce vignoble, dont le cadastre est inchangé depuis 1855, a la particularité d’être en grande partie ceinturé d’un mur qui a été restauré. L’encépagement se compose à 53 % de cabernet sauvignon, 38 % de merlot, 6 % de cabernet franc et 3 % de petit verdot avec des vignes de 40 ans d’âge moyen. Le vin est élevé de manière très traditionnelle durant 24 mois dans les barriques en chêne, partiellement neuves (30 à 50% selon l’année). C’est un vin généralement considéré comme un des Saint-Estèphe les plus puissants et les plus corsés de l’appellation.

*Les domaines Calon-Ségur regroupent 75 ha dont 55 de vignes, et le château Capbern-Gasqueton, cru bourgeois de 75 ha dont 38 plantés.

Jusqu’à 80 % de cabernet sauvignon

Mme Denise Capbern-Gasqueton, avec l’aide de sa fille Hélène de Baritault du Carpia, confiait en 2008 la direction technique du château à Vincent Millet venu de château Margaux avec pour mission de restructurer le vignoble et de conduire le cru vers davantage de qualité, et notamment grâce à des assemblages beaucoup plus influencée par le cabernet sauvignon (jusqu’à 80 % pour le millésime 2008 et 78 % en 2011). Pari réussi ! Pour preuve Calon Ségur fut une des rares réussites de la campagne de vente en primeur du millésime 2011.

La  production annuelle est estimée à environ  230 000 bouteilles.

Second vin : Le Marquis de Calon qui représente environ 25% de la récolte.

Château Capbern Gasqueton, cru bourgeois en appellation Saint-Estèphe : la même équipe qui dirige Calon Ségur vinifie également les vins du château Capbern Gasqueton qui appartient au même propriétaire.

* la vicomtesse Alain de Baritault (née Hélène Capbern-Gasqueton) prendra jusqu’à la vente en juillet 2012 la succession de sa mère à la tête des domaines familiaux aux côtés de son mari qui par ailleurs vient de céder son propre château, le château Mauvesin, à Moulis (60 ha) à la famille Barton.

Une histoire, une légende

Si la maison noble de Calon remonte au XIIe siècle, en fait, tout commence vraiment au XVIIIe siècle. Après avoir succédé à la famille d’Albret, le vignoble devient la propriété de M. de Gasq. Après son décès, sa veuve se remarie avec le marquis Nicolas-Alexandre de Ségur, président du Parlement de Bordeaux qui ajouta son nom au château devenu Calon-Ségur. Celui-ci, heureux propriétaire également des Châteaux Lafite et Latour, aimait à rappeler qu’il faisait du vin à Lafite et à Latour, mais que son cœur était à Calon. Il cédera avant sa mort, sans doute vers 1742, le domaine à son neveu, Alexandre de Ségur (1718-1773) surnommé par Louis XV Prince des vignes. C’est également à cette époque que débute les travaux de construction du château. Le domaine restera dans la famille de Ségur jusqu’en 1778. En 1894, le domaine est racheté pour 500 000 francs par Georges Gasqueton et son oncle, Charles Hanappier. Il a été jusqu’en juillet 2012  dirigé par Denise Capbern-Gasqueton. Elle avait succédé à son mari Philippe en 1995 qui avait rénové les installations techniques. C’est elle qui vendit en 1997 à Eric Albada Jelgersma, le château du Tertre et repris la direction des domaines de Calon-Ségur et de Capbern-Gasqueton (cru bourgeois). Elle est décédée en 2011 à la veille des vendanges. Elle avait 87 ans.

Vendu à une filiale d’un groupe bancaire

Calon-Ségur a été acquis en 2012 pour environ 200 millions d’euros par le Crédit Mutuel Arkea. En fait, c’est la société Suravenir Assurances qui en est l’acquéreur, filiale du groupe bancaire Arkéa, qui réunit trois fédérations du Crédit mutuel : Bretagne, Massif central et Sud-ouest. Suravenir, spécialiste de l’assurance-vie, gère 25 milliards d’euros d’actifs pour 1,8 million de clients. Dans le monde feutré des grands crus bordelais, c’est la plus importante transaction de l’année. L’acquisition comprend les 94 ha du vignoble classé de Calon-Ségur, le second vin, Marquis de Calon et le cru bourgeois produit par la propriété, Capbern-Gasqueton. Le terroir de Calon-Ségur est exceptionnel, et le prix ramené à l’hectare est ici plus élevé que pour les dernières grandes transactions dans le Médoc, que ce soient Montrose (Saint-Estèphe), Lascombes (Margaux) ou Pichon Longueville Comtesse de Lalande (Pauillac). Cette vente est pour notre famille un crève-cœur, a expliqué Alain de Baritault, l’époux d’Hélène Capbern-Gasqueton mais les frais de succession et les impôts étaient  devenus trop importants pour la famille.

François

  • 1990 – Les grands vins du monde, préfacé par Gérard Depardieu. 
  • 1992 – Grands et petits vins de France, préfacé par Jean Carmet.
  • 1996 – Le guide des grands et petits vins de France, préfacé par Alain Favereau.
  • 2000 – The Flammarion Guide to World Wines
  • 2013 – Les vignobles mythiques, aux éditions Belin préfacé par Pierre Lurton (Cheval Blanc et Yquem).
  • 2014 – Prix Amunategui-Curnonsky décerné par l’APCIG (association professionnelle des chroniqueurs de la gastronomie et du vin).
  • 2016 – Cépages & Vins aux éditions Dunod.
  • 2020 – Cépages & Vins, nouvelle édition, éditions Dunod.

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