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La Tour Carnet (château) Quatrième Cru Classé, Haut-Médoc (Bordeaux)

Chateau La Tour Carnet, Quatrième Cru Classé en appellation Haut-Médoc (Bordeaux) vin rouge : Saint Laurent Médoc est tout proche des appellations Saint-Julien et Pauillac, d’ailleurs l’adresse du château indique route de Beychevelle. Difficile de passer à côté de La Tour Carnet, perché sur les plus beaux coteaux du Médoc ! Un château plutôt une forteresse médiévale avec son pont-levis, sa tour crénelée pourvue de mâchicoulis construite en 1120 et ceinturée de douves.

Une butte à merlot

La Tour Carnet est sans conteste, le plus ancien château du Médoc. Mais la particularité de ce domaine de 126 ha dont 73 en vignes, propriété de Bernard Magrez (l’un de ses quatre crus classés*) est une curiosité géologique. Le vignoble couvre en effet un terroir culminant à 19 m d’altitude, unique dans cette région du Haut-Médoc. On l’appelle d’ailleurs la butte de La Tour Carnet (partie ouest du domaine). La structure géologique de cette croupe exceptionnelle est un socle d’argile recouvert de calcaire à astéries et d’une épaisse couche de graves günziennes (relatif au günz, à une des glaciations de l’ère quartenaire) ; un terroir qui grâce la fraîcheur de son argile semble fait pour le merlot. Il représente ici, jusqu’à 72 % de l’encépagement. La partie Est du terroir s’étend, pour sa part, sur des coteaux, exposés sud/sud-ouest, d’une croupe graveleuse, colline typique des grands crus du Médoc. Le sous-sol d’argiles calcaires est recouvert d’une épaisse couche de graves garonnaises et pyrénéennes. La dernière entité, située au nord du château, est constituée d’un large plateau de graves fines. L’encépagement au global est constitué par 40% de cabernet sauvignon, 52% de merlot, 5% de cabernet franc et 3% de petit verdot, des vignes qui ont plus de trente ans.

*Avec les châteaux Pape Clément (Cru Classé de Graves rouge), Fombrauge (Saint-Emilion Grand Cru Classé) et Clos Haut Peyraguey (Premier Cru de Sauternes), acheté en 2012.

Culture raisonnée et parcellaire

A La Tour Carnet, la culture est raisonnée et parcellaire. On pratique la taille en guyot double sans courson de rappel ainsi que les labours, les opérations sur la végétation ( en particulier l’effeuillage et l’éclaircissage) pour un rendement limité entre 30 et 40 hl/ha. Les vendanges sont manuelles en petites cagettes avec tris rigoureux à la main et tri optique*, acheminement par gravité en foudres de vinification, macération préfermentaire à froid. Après macération, la fermentation est conduite en petites cuves de bois sans foulage, parfaitement adaptées à l’approche parcellaire. L’élevage se fait en barriques neuves de chêne français pour 70% du volume pendant 18 mois sur lies avec bâtonnages réguliers. C’est Frédéric Chabaneau qui assure depuis 2010 la direction technique en remplacement d’Anne Le Naour ingénieur agronome et œnologue, qui était depuis 2003, responsable des vignobles du groupe Bernard Magrez. Elle est partie à la direction technique des crus du Crédit agricole (Grand-Puy Ducasse cru classé de Pauillac, Rayne Vigneau, cru classé de Sauternes notamment).

*Un tri optique qui peut permettre, à un rythme de 15 tonnes/heure, de cibler par caméra toutes les particules indésirables de la vendange (débris végétaux, escargots, baies abîmées) et de les éjecter par air comprimé.

  • La production annuelle est d’environ 180 000 bouteilles et 250 000 au global.
  • Second vin : Les Douves Château La Tour Carnet.

Autre vin :

  • Château La tour Carnet Bordeaux blanc (33% sauvignon, 29% sauvignon gris, 33% sémillon et 5% muscadelle, cultivés sur 1 hectare).

Michel de Montaigne et La Boétie

Le vignoble daterait de 1407. Le château appelé alors Château de Saint Laurent est inféodé au roi d’Angleterre. Il doit son nom actuel à un célèbre écuyer, Carnet qui combattit auprès du comte Jean de Foy dans son refus de se soumettre au roi de France. En 1451, dernier siège et dernière défaite qui valent au château  d’être en grande partie détruit sur ordre du roi de France. Mais par sa bravoure, l’écuyer recevra en héritage la propriété. Éléonore, sœur du philosophe Michel de Montaigne figure parmi les illustres propriétaires du château au XVIe siècle. La légende veut que Montaigne aimait à s’y promener en compagnie de son fidèle ami, La Boétie. C’est d’ailleurs en mémoires de cet illustre écrivain que son propriétaire actuel, Bernard Magrez veut que ce lieu serve de refuge qu’il dédie à la littérature en faisant du château une résidence d’écriture.

Un long déclin

Le château La Tour Carnet, pour la qualité de son vin, se verra récompenser en 1855, en figurant sur la liste des grands crus classés, à l’occasion de l’exposition universelle de Paris. La crise du phylloxera (fin du XIXe siècle) entrainera pour le château une longue période d’éclipse. Il faut attendre 1962, avant de revoir la propriété quasiment à l’abandon renaître de ses cendres. Un nouveau propriétaire, Louis Lipschitz, armateur à Bordeaux (propriétaire d’une société de remorquage), entreprend de rénover, de reconstruire, de redorer ce grand cru classé. Il va s’attaque à la replantation des parcelles abandonnées et à la restauration du château et des bâtiments d’exploitation. Mon père dit sa fille Marie-Claire Pelegrin  m’avait laissé un diamant qu’il n’avait pas fini de tailler.

En 2000, l’arrivée de Bernard Magrez

C’est Bernard Magrez qui finira par tailler ce diamant après l’avoir acheté en 2000. En s’appuyant sur les conseils se son ami, l’œnologue Michel Rolland, d’importants de travaux de rénovation et d’amélioration furent entrepris au château, au cuvier et au chai. La restructuration du vignoble (70 ha), un travail de long haleine, continue aujourd’hui encore sous la responsabilité de Frédéric Chabaneau.

François

  • 1990 – Les grands vins du monde, préfacé par Gérard Depardieu. 
  • 1992 – Grands et petits vins de France, préfacé par Jean Carmet.
  • 1996 – Le guide des grands et petits vins de France, préfacé par Alain Favereau.
  • 2000 – The Flammarion Guide to World Wines
  • 2013 – Les vignobles mythiques, aux éditions Belin préfacé par Pierre Lurton (Cheval Blanc et Yquem).
  • 2014 – Prix Amunategui-Curnonsky décerné par l’APCIG (association professionnelle des chroniqueurs de la gastronomie et du vin).
  • 2016 – Cépages & Vins aux éditions Dunod.
  • 2020 – Cépages & Vins, nouvelle édition, éditions Dunod.

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