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Poulsard (ou ploussard), ce cépage noir typiquement jurassien

Le Poulsard est assurément le cépage vedette du Jura

Il occupe près de 25 % de la surface plantée et 80 % de l’encépagement en rouge du Jura. Il est aussi appelé ploussard, pelossard, blussart ou tout simplement plant d’Arbois car c’est en quelque sorte l’enfant du pays, l’enfant de l’Arbois. Il y est présent à hauteur de 14 % de l’encépagement soit près de 290 ha. Il a pour capitale, la commune de Pupillin. Mais ce cépage peut être utilisé aussi en assemblage avec le pinot et/ou le trousseau. On trouve également le poulsard en proportions variables dans le Vin de Paille et le Macvin du Jura.

Le poulsard, origine Franche-Comtoise

Son origine est Franche-Comtoise, elle remonterait au XIVe siècle, tout au moins dans les écrits. Son nom viendrait de sa ressemblance avec les fruits bleutés du prunellier (prunelles ou pelosse). Il se vinifiait autrefois surtout en rosé, il l’est aujourd’hui davantage en rouge. On dit que c’est le plus rosé des rouges de France, à moins qu’il ne soit le plus rouge des rosés. D’ailleurs, ne fut il pas appelé vin de corail ! Ce cépage à petites grappes peu compactes, offre des grains modérément colorés, d’un noir bleuté ou rose violacé, à la peau si fine qu’ils en sont presque translucides. C’est un cépage peu productif, un cépage délicat à débourrement précoce qui craint les gelées de printemps. Il est assez sensible aux maladies, l’oïdium, le mildiou et la pourriture grise. Il aime les sols gras et argileux, cette marne jurassique peu propice à d’autres cépages. Là, dans le Jura, le poulsard offre des vins rouges pastels, avec des nuances de jaune et d’orange, rosé et délicat comme une aquarelle a-t-on pu dire. Prédominent des arômes de fruits rouges et noirs, de la groseille à la fraise des bois, en passant par la griotte et la prunelle avec des notes de sous-bois et d’écorce épicée.
Le poulsard se retrouve dans les appellations Arbois, Arbois Pupillin, l’Etoile (où il est vinifié en blanc), Côtes du Jura, Crémant du Jura, Macvin du Jura, Bugey.

Ce Ploussard de Feule 2020 (ci-contre)du domaine Désiré Petit est issu du plus beau coteau de Pupillin, La côte de Feule. Les sols de cette parcelle sont travaillés mécaniquement. Ce ploussard n’est ni sulfité, ni chaptalisé, ni levuré ! C’est un vin naturel.

Vignes autour d’Arbois-Pupillin. Le ploussard est propre au Jura, notamment à Arbois et plus encore à Pupillin qui est considéré comme la Capitale Mondiale du ploussard (Photo DR)

Pascal Clairet à Arbois, pionnier du vin naturel

Ce ploussard Uva Arbosiana en macération semi carbonique, vin sans intrant, sans soufre ajouté (de la récolte à la mise en bouteille), est le chef d’œuvre d’un vigneron charismatique du Jura, Pascal Clairet (Domaine de la Tournelle à Arbois qu’il a créé en 1991 avec son épouse, Evelyne). Sa disparition à 58 ans en 2021 a été un choc pour toute la région. Il fut le pionnier des vins travaillés en levures indigènes, sans SO2 ni filtration, revendiquant des vins “naturels” depuis déjà une trentaine d’années, et ardent défenseur du bio et de la biodynamie.

L’Uva Arbosiana, 100 % ploussard du domaine de la Tournelle à Arbois sur argile sur marne du lias, est issu de vendange manuelle au rendement moyen de 35 à 40 hl/ha. L’éraflage se fait à la vigne avec un encuvage en cuve cylindrique ouverte saturée de gaz carbonique. Autres informations : levure indigène, sans sulfitage ; décuvage après un mois de macération, fermentation malolactique en cuve. Le vieillissement en foudre se prolonge de 6 à 12 mois en cave fraiche, et la mise en bouteille s’opère au printemps en conservant le gaz carbonique naturel (de 900 à 1200 mg /l).

François

  • 1990 – Les grands vins du monde, préfacé par Gérard Depardieu. 
  • 1992 – Grands et petits vins de France, préfacé par Jean Carmet.
  • 1996 – Le guide des grands et petits vins de France, préfacé par Alain Favereau.
  • 2000 – The Flammarion Guide to World Wines
  • 2013 – Les vignobles mythiques, aux éditions Belin préfacé par Pierre Lurton (Cheval Blanc et Yquem).
  • 2014 – Prix Amunategui-Curnonsky décerné par l’APCIG (association professionnelle des chroniqueurs de la gastronomie et du vin).
  • 2016 – Cépages & Vins aux éditions Dunod.
  • 2020 – Cépages & Vins, nouvelle édition, éditions Dunod.

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