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Pressac (château de Pressac) saint-Emilion Grand Cru classé (Bordeaux)

Château de Pressac est un Saint-Emilion Grand Cru classé (classement 2012). Etait-ce ce petit pourcentage  de carmenère et de pressac (le fameux noir de pressac, autrement dit le malbec) qui fut décisif pour faire entrer ce grand cru dans le classement prestigieux des Saint-Emilion ?

Trois types de sols

Pas de doute, le château de Pressac est magnifiquement situé sur un tertre à 80 m au dessus de la Dordogne. Le domaine de 42 ha, sur la commune de Saint-Etienne-de-Lisse (à l’est de l’appellation) occupe le plateau calcaire qui s’étend de saint-Emilion à Belvès-de-Castillon. Ses 36 ha de vignes d’un seul tenant sont partagés en trois types de sols  occupant chacun une surface quasiment identique :

  • Le plateau ;
  • Les coteaux argilo-calcaires avec en haut des coteaux, la présence d’une argile gonflante jouant le rôle de régulateur hydrique. Elle a la propriété d’emmagasiner l’eau lors des fortes précipitations pour la restituer en période sèche ;
  • Les pieds de côtes.

Les coteaux souvent très escarpés sont majoritairement exposés au sud ce qui garantit une bonne maturation des raisins.

Le noir de Pressac

L’encépagement s’il présente la trilogie libournaise traditionnelle (72 % de merlot, 14 % de cabernet franc et 12 % de cabernet sauvignon) offre à son vin l’originalité du carmenère (1 %) et surtout du fameux pressac (1 %) le noir de pressac qui est arrivé au château dans les bagages d’un de ses propriétaires, au milieu du XVIIIe siècle venu du Quercy (Cahors). Il est appelé là bas l’auxerrois  (rien à voir avec la Bourgogne), il sera appelé ici pressac. Dans le Médoc où il sera implanté par un sieur Malbek, on lui donnera tout simplement le nom de malbec.

En lutte raisonnée

Un soin particulier est apporté au travail de la vigne (lutte raisonnée) : guyot double pour la taille, ébourgeonnage, échardage (élimination des rameaux issus des bourgeons de l’année), éclaircissage (vendanges vertes), vendanges manuelles. Le rendement ne dépasse pas les 36 hl/ha. Lors de la vinification, on procède à un égrappage 100 %, à la macération préfermentaire, à une cuvaison longue (3 à 4 jours). L’élevage se fait en barriques (65 % neuves).

  • La production annuelle tourne autour de 150 000 bouteilles.
  • Second vin : château Tour de Pressac.
  • Bordeaux Clairet : La Rosée du Château de Pressac.

Les 27 tours de Pressac

Il existait un château médiéval tombé en ruines, un édifice imposant doté de 27 tours dont certaines existent encore à l’état de vestiges. C’est d’ailleurs à l’abri de cette forteresse que fut signé le 20 juillet 1453, à l’issue de la bataille de Castillon, le traité de reddition mettant fin à la guerre de Cent Ans. Un inventaire dressé en 1775 mentionnant chais, cuviers, fue… prouve formellement l’existence d’un vignoble autour du château qui fut d’ailleurs maintes fois remanié.

Un énorme chantier de terrassement

Quand Dominique et Jean-François Quenin acquièrent en 1997 la propriété, elle est en piteux état. Il a fallu croire très fortement au dynamisme (et aux finances) de ce couple pour hisser le cru parmi les meilleures valeurs de l’appellation*. Dominique est une ancienne juriste, lui fut actionnaire et dirigea pendant près de 16 ans Darty. Il est vrai qu’ils avaient fait leurs premières armes dans le château voisin de Pavillon-Bel-Air, à Lalande de Pomerol. Mais les travaux ici seront gigantesques. Sous la supervision de Claude Bourguignon, spécialiste des terroirs, ils vont remettre en culture des coteaux escarpés autrefois travaillés avec des bœufs, en créant d’étroites terrasses en courbes de niveau. Le chai, quant à lui fut entièrement repensé et rénové en 1999. Le domaine ainsi recomposé pratique aujourd’hui une viticulture traditionnelle, laboure à l’aide d’un cheval et s’essaye à la culture biologique.

* Mission accomplie 5 ans plus tard avec ce classement !

François

  • 1990 – Les grands vins du monde, préfacé par Gérard Depardieu. 
  • 1992 – Grands et petits vins de France, préfacé par Jean Carmet.
  • 1996 – Le guide des grands et petits vins de France, préfacé par Alain Favereau.
  • 2000 – The Flammarion Guide to World Wines
  • 2013 – Les vignobles mythiques, aux éditions Belin préfacé par Pierre Lurton (Cheval Blanc et Yquem).
  • 2014 – Prix Amunategui-Curnonsky décerné par l’APCIG (association professionnelle des chroniqueurs de la gastronomie et du vin).
  • 2016 – Cépages & Vins aux éditions Dunod.
  • 2020 – Cépages & Vins, nouvelle édition, éditions Dunod.

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